La petite histoire de ma poupée Daruma

La première fois qu’on le voit, on se demande qui il est. Ce qu’il représente. Un petit bonhomme tout rond, sans bras ni jambes, et avec une pilosité faciale digne d’un marin sans rasoir qui serait en mer depuis 2 ans. Alors si vous le demandez, NON ce n’est pas un ancêtre éloigné de pac-man, il n’est pas poursuivi par des fantômes.

Il faut remettre les choses dans l’ordre. Comme vous le savez sans doute, j’ai toujours eu une passion dévorante pour le Japon. Leur culture, leur tradition, leurs légendes parfois très secrètes, leur philosophie… Et notre p’tit pote ici présent fait partie de cette culture. Et mon coup de cœur pour ce personnage est venu de ma propre histoire, car je recherchais l’inspiration… Mais nous reparlerons de tout cela.

Vous l’aurez compris, je ne veux pas faire un énième article sur la Daruma, il en existe des biens plus complets et bien écrits que le mien. D’ailleurs je vous les recommande, ils sont extrêmement qualitatifs. Et toujours pour vérifier que je n’avais rien oublié ou déformé, ou pire que je ne radotais pas, j’ai vérifié et recroisé mes sources. Tout ce que je marque ici me touche particulièrement, et j’en parle à ma sauce, d’une façon personnelle.

Alors, qui c’est celui-là ? D’après toutes mes recherches, et elles se rejoignent toutes sur le sujet, il s’agit de la représentation en papier d’un moine Bouddhiste indien nommé Bodhidarma. Apparemment un sacré bonhomme. Il aurait été l’instigateur du bouddhisme zen au Japon, Du Bouddhisme Chan en Chine, du kung-fu… Bref !!!  Des légendes issues de ce personnage serait née une tradition, celle de la poupée Daruma.

Elle est représentée sans bras, sans jambes et sans yeux.  Comme vous l’aurez lu, cet homme était moine bouddhiste Et généralement, entre 2 tasses de thé vert (que l’on doit apparemment aussi a bodhidarma) que font les moines ? ils méditent pardis !!!

Transition pour revenir à notre petit moine tout rond, et son apparence, elle s’explique par une méditation qui aurait duré 9 ans. Ses membres se seraient atrophiés pour la version la plus soft, ou détachés du reste de son corps pour la version plus réservée aux plus de 16 ans.

Mais le comble, c’est que durant cette période, et avant que les bras ne lui en tombent, Bodhidarma se serait infligé lui-même un châtiment pour s’être endormi durant la méditation, en se coupant les paupières. (la fameuse référence due au thé vert commence dans cette scène au moment ou les paupières et les cils touchent le sol, « et pouf, ça fait du thé vert »! mais je suis fan de ces histoires, même si j’ai l’air d’en rire)

Et malgré tout cela, il continua à méditer… On a beau dire, mais il rigolait pas niveau discipline. Quoique personne ne l’a vue en soirée hein… BREF ! ok, je sors.

Comme je le disais tantôt, pour mon histoire d’inspiration… On y revient ! non je ne radote pas je n’ai toujours pas oublié ! Ayant survécu aux pulls en laine qui grattent et aux cagoules du même acabit, à la bouffe de la cantine du collège, aux minikeums (non en vrai c’était sympa), à la puberté, et plus sérieusement à un cancer à l’âge de 16 ans…

J’ai voulu au bout de plusieurs années représenter mes victoires sur tous ces évènements, et j’en oublie volontairement. Et sur le fait qu’à chaque fois, je m’étais relevé ENCORE. J’ai donc décidé de me faire tatouer. ( Vous la voyez venir la fusée là hein ? )

J’étais donc parti sur l’idée  d’un tatouage d’inspiration japonaise, qui représenterait un petit peu tout ça. J’ai eu la chance de rencontrer un super tatoueur qui m’a carrément fait une manchette. Et qui y a inclut notre petit gars. Le rapport à la symbolique. Si Daruma n’est pas l’exemple type du proverbe : « nana korobi ya oki » – En VF, tombe 7 fois, relève toi 8 fois. La détermination, la persévérance.

Car la poupée daruma est ainsi faite comme mentionné plus haut. Une poupée en papier, mais lestée à sa base. Cette astuce des concepteurs permet à la jolie figurine, de se remettre toujours droite, malgré les évènements. Et métaphoriquement, cette symbolique est juste superbe.

En fait, Il s’agit de faire un vœu. Rien à voir avec une lampe magique vue et revue qui exaucerait 3 vœux en mode « frottes-moi feignasse et je m’occupe de tout ». Le principe est d’abord de choisir votre daruma. Car il en existe de plusieurs couleurs. Vous aurez bien compris que la couleur a un rapport avec notre intention. Généralement, la poupée est rouge. C’est la couleur la plus répandue. Comme dans pléthore de culture elle représente la force, et le cas échéant celle de la réussite de notre souhait . C’est la couleur de la mienne. Mais vous pouvez l’acheter violette pour la santé, ou jaune ou doré pour la santé de votre portefeuille, etc…

La poupée porte également un kanji, une calligraphie japonaise ayant une signification de votre choix. Dès que cela est fait, il s’agit d’y inscrire votre vœu en votre cœur et d’en confier le secret à Daruma, pour qu’il vous rappelle cet objectif. Votre visualisation positive, votre objectif à atteindre.

Dès que cela est fait, pour « signer » votre contrat si je puis dire, vous lui dessinez un œil. Et là les versions divergent, certains disent que l’on a un an pour réaliser son objectif, libérer daruma, en racheter un autre, refaire le vœu etc…  et d’autres que l’on doit libérer la poupée seulement lorsque ce dernier sera atteint. Quoiqu’il en soit, dès que l’objectif est atteint, déjà on est sympa, on tient parole et on lui rend son deuxième œil à notre daruma. Il a été bien sympa de nous soutenir déjà ! et on le libère ensuite. (on le confie au temple pour qu’ils effectuent le rituel en question)

Ce que je trouve beau dans cette tradition, c’est que ce petit bout de papier, à lui seul, représente une symbolique tellement forte qu’il en devient notre meilleur soutien. Il représente la présence qui nous épaule, et pour certaines personnes qui n’ont peut-être pas foi en elles, la petite lueur qui leur dit que demain, tout ira mieux.

C’est la force de la visualisation positive. La force de croire en nous-même, de nous battre pour les choses en lesquelles on croit, et concrétiser nos rêves. Et je trouve cette tradition magnifique.

Personnellement, ce petit bonhomme fait partie de moi. Bon, moi j’ai abusé. Pour libérer ma daruma,  du coup, faut me couper le bras, et sans être dans un pays qui autorise le cannibalisme, ça fait de la viande gâchée…

Mais vous aurez  compris le principe. Ce p’tit gars est là pour vous apporter de l’espoir, du courage, de la force. Il travaille avec vous à la construction de votre bien-être. En vous faisant comprendre de par sa présence, que vous êtes seul(e) responsable de votre bonheur, et qu’il vous faut travailler et le vouloir pour y parvenir. Enfin, seul, c’est un grand mot… Daruma sera là pour vous épauler.

Dans mon cas, il m’accompagne tous les jours. De plus, je lui ai gentiment demandé s’il

était d’accord pour m’accompagner dans mes activités, pour aider les personnes que je rencontre à aller mieux et à se prendre en main. Car la puissance et la symbolique qu’il représente sont une véritable manne d’inspiration pour moi. Et je parle de son exemple dès que cela m’est possible. Je l’aime tellement qu’il est sur mes cartes de visite. Il me rappelle qu’il ne faut jamais abandonner. Qu’il faut se battre pour ses convictions et pour réaliser ses projets. Et que la détermination n’est efficace que si vous l’appliquez à vous-même. Le fameux : charité bien ordonnée commence par soi-même. Il m’a appris que le bonheur ne se cherchait pas, qu’il fallait le construire soi-même.

Alors mon p’tit bonhomme, je tiens à te remercier d’avoir été et d’être là au quotidien, et de jamais me laisser tomber. Tout ce qu’on a vécu, traversé, on l’a fait ensemble. Et j’espère que notre histoire inspirera d’autres qui la liront.

Le format de cette histoire aura été moins solennel que les autres. Mais il m’arrive de vouloir sortir du rang et d’écrire avec le cœur. J’espère que cet article vous aura tout de même appris quelque chose, et que l’être curieux qui sommeille en vous ira se renseigner un peu plus.

Je vous dis à très vite pour de nouvelles aventures !